Monastère des Célestins de Marcoussis

Période médiévale - Période médiévale

 

En 1392, lors de la première crise de folie du Roi Charles VI, Jean de Montagu, réfugié en Avignon, avait fait le voeu d'élever un monastère en l'honneur de la  Sainte Trinité si le roi recouvrait la raison.

 

La première pierre de l'édifice fut posée le 17 février 1404, par Pierre de Fresnel, évêque de Meaux, et la dédicace célébrée le 17 avril  1408 par l'archevêque de Sens, frère du fondateur, en présence du duc de Berry. C'était la douzième fondation de l'ordre des Célestins en France.

 

Couvent des Célestins

Couvent des Célestins - Gravure de la collection Gaignières

 

Une gravure et des descriptions du XVIIIe siècle restituent l'élévation des bâtiments aujourd'hui disparus. L'église de huit travées, sans transept ni bas-côtés, construite en grès comme le cloître et les logis et couverte de tuiles vernissées, portait en façade un riche décor sculpté : une représentation de la Trinité au tympan et des statues de Charles VI, Jean de Montagu, Isabeau de Bavière et Jacqueline de la Grange, femme du fondateur, abritées dans des niches. Les peintures murales et les tombeaux du choeur sont connus grâce au recueil de gravures de la collection Gaignières constitué au XVIIe siècle.

 

Devise ilpadelt

Devise de Jean de Montagu - Collection Gaignières

 

Sur les murs, plusieurs fois répétée, courait la devise ilpadelt ("Je l'ai promis à Dieu et l'ai tenu"), allusion au voeu fait à Avignon.

 

Le rayonnement et la richesse du monastère furent à leur apogée vers 1550. Largement doté par l'amiral Louis de Graville, le couvent possédait, outre les bois entourant le monastère, plus de 800 hectares : domaines du Faÿ et du Ménil-Forget à Marcoussis, grosses fermes au sud d'Etampes, à la lisière de la Beauce et dans le terroir céréalier de Longboyau, à Saclay, Wissous et Orsay.

 

Incendiés en 1562 pendant les guerres de religion, les bâtiments furent, après l'abolition de l'ordre, transformés en lieu de retraite pour les moines des dix-sept maisons de France puis en écuries pour les chasses royales avant d'être livrés aux démolisseurs. Vendu comme bien national à la Révolution, ce qui restait des bâtiments fut acquis, sous l'Empire, par le marquis de Salperwick qui acheva leur destruction et ne conserva, pour son habitation, que le corps de logis formant le côté oriental du cloître.

 

En 1859 François Claude Latour, architecte parisien et nouvel acquéreur du domaine, entreprit la construction du château actuel. De l'ancien couvent ne subsistent plus que deux caves en enfilade voûtées en berceau, situées perpendiculairement à l'extrémité méridionale du château, et une partie du portail d'entrée.

 

 

Caves et portail des Célestins
Porterie du monastère des Célestins   Caves du monastère

 

La première salle souterraine, où se trouve l'escalier d'accès, mesure 6,40 m sur 15,20 m de longueur. La voûte est renforcée par trois arcs doubleaux sous lesquels ont été placés des piliers de renfort. La deuxième cave, située dans un axe légèrement décalé par rapport à la première, est de 8,20 m sur 20,30 m de longueur. Elle est divisée en deux parties latérales par un mur de soutènement percé de quatre ouvertures et comporte des diverticules.

 

Ressources bibliographiques :

  • Brigitte Blanc, "Itinéraires du Patrimoine, Marcoussis, Essonne", éd. Association pour le patrimoine d'Ile de France, 2000
  • BDD Patrimoine de France - couvent, patrimoine-de-france.org
  • Documents photographiques : AHM et C. Legriel
  • Gravures de la Collection Gaignières